Microbiote vaginal et probiotiques : comprendre ma flore pour la protéger !

Le microbiote vaginal, aussi appelé flore vaginale est naturellement ensemencé de bonnes bactéries, ce sont des lactobacilles en grande majorité. Le nombre d’espèces bactériennes présentes dans le vagin est aux alentours de 50 (pour comparaison : on en trouve 800 dans l’intestin). Parmi les 50 variétés différentes de souches dans le vagin, on trouve de 90 à 95 % de lactobacilles. Les 5 à 10 % restants regroupent d’autres bactéries et champignons.

On nomme la flore vaginale la flore de Döderlein. Cette flore est un biofilm protecteur des muqueuses intimes. Pour être équilibrée, elle doit contenir une proportion spécifique entre différentes formes de lactobacilles, champignons, et bactéries.

Différentes souches au bon dosage, garantissent une production d’acide lactique qui maintient un pH vaginal équilibré = entre 3,8 et 4,5, soit un PH acide.

Si certaines bactéries ou champignons, se multiplient trop et d’autre moins, le PH varie. La femme peut alors subir une mycose (champignons), une vaginite (inflammation), ou une vaginose (infection). Le but des bonnes bactéries est normalement d’être équilibrées et de vous protéger. Acidifier le vagin permet un effet barrière anti-infectieux naturel. La flore, le microbiote vaginal, lorsqu’il est en bonne santé, vous défend contre les germes pathogènes. Car il produit des antibiotiques naturels et a une action antivirale.

Dans les années 1980, la composition du microbiote vaginal a été revu par identification génomique. Les espèces de lactobacilles les plus couramment rencontrées en prélèvement locaux sont majoritairement les lactobacillus crispatus, gasseri, jenseniiet, iners, puis les lactobacillus vaginalis, ruminis, oriset et reuteri.

Une moindre proportion de certains éléments provoquera donc toujours au début, des petites irritations. Si on ne change pas son mode vie, apparaîtra une mycose ou d’une vaginose. Avec des pertes blanchâtres à grisâtres qui brûlent ou qui grattent. Tout peut partir, d’une flore déséquilibrée, d’un microbiote vaginal bouleversé.

Les examens possibles du microbiote vaginal

 L’état de la flore intime (microbiote vaginal), peut se vérifier par le PH en tout premier. S’il est de 4 environ, il n’y a normalement rien à changer, votre flore est normale. S’il est différent, il y a peut être un équilibre anormal des lactobacilles, le PH n’est plus suffisamment acide. Dans les cas infectieux de vaginose bactérienne ou de vaginites, le pH, par exemple : est supérieur à 4,5.

Schéma du Ph du microbiote vaginal

Source image : SVT Hatier

Un autre examen en cas de doute, est le prélèvement local et l’analyse grâce au score de Nugent qui s’effectue en laboratoires. Le Score de Nugent est une typologie de la flore.

Plus il y a de Lactobacillus, plus c’est normal… en revanche plus il y a des autres bactéries, plus c’est anormal :

  Score  LactobacillesBacilles Gram + correspondant Gardnerella, BacteroidesBacilles incurvés correspondant aux Mobiluncus
0++++00
1+++++ ou ++
2+++++++ ou ++++
3++++ 
40++++ 

O : absence ; + : < 1 bactérie ; ++ : < 5 bactéries ; +++ : < 30 bactéries ; ++++ : > 30 bactéries / champ microscopique.

Interprétation avec le score de Nugent qui prédit le risque de vaginose (score > 6) :

Score de 0 à 3Flore normale
Score de 4 à 6Flore intermédiaire
Score de 7 à 10Flore de vaginose

» 

Source des tableaux explicatifs du score de Nugent : http://spiralconnect.univ-lyon1.fr

Les facteurs déstabilisants la flore

Plusieurs choses peuvent déséquilibrer le microbiote vaginal :

  • Certaines périodes du cycle, comme les menstruations.
  • Une pathologie, comme le diabète par exemple.
  • Une toilette intime non adaptée, le port de tampons ou de protections locales irritantes.
  • Le tabac.
  • Le stress,
  • Des résidus de lessive sur des sous vêtements.
  • Les inconforts pendant un rapport intime (irritations notamment liées à des contraceptions locales irritantes, à des préservatifs non bio ou à un manque de lubrification).
  • Le stérilet.
  • Les douches vaginales.
  • Des éléments chimiques : antibiotiques, produits anti acnéiques chimiques, contraceptions chimiques et les éléments impactant nos hormones, en première ligne.

En effet, les contraceptions chimiques stoppent les œstrogènes naturels. Or, les œstrogènes sont connus pour optimiser la qualité de la flore intime, en rendant le milieu favorable à la prolifération des bonnes bactéries.  Plus il y a d’œstrogènes, plus il y on aura une muqueuse vaginale épaisse et riche en glycogène disponible. Les lactobacilles se servent de ce glycogène, pour produire de l’acide lactique. Grace aux œstrogènes naturels, il y a donc une disponibilité en glycogène importante dans le vagin. À l’origine d’un bon métabolisme fermentant des lactobacilles, et donc, d’un acide lactique protecteur et de qualité, garantissant un vagin en bonne santé !

Source image : https://letudiantmaieuticien.wordpress.com

A l’inverse, les facteurs négatifs : comme la pilule ou le tabac, freineront la disponibilité en glycogène. Ils freineront donc les possibilités pour les lactobacilles de réaliser leur processus de fermentation. Ce qui va diminuer la qualité du microbiote vaginal.

Aussi, pour une flore intime équilibrée, il faut préserver au maximum ses hormones naturelles. Mais il faut aussi agir pour aider les bonnes bactéries du terrain à se reconstituer et à se rééquilibrer, avec la bonne proportion entre les unes et les autres.

On parlera souvent pour aider ce processus  : de l’aide indispensable, des précieux probiotiques !

Les probiotiques à l’honneur !

L’OMS définit que les probiotiques sont « des micro organismes vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantité adéquate, produisent un effet bénéfique pour la santé de l’hôte ». Pour qu’ils soient efficaces, il faut les prendre sur des jours suivis et consécutifs, en cures.

Pour réensemencer une flore fragile,  adopter un régime alimentaire riche en probiotiques est souvent le plus simple : légumes lactofermentés (un peu à chaque repas), kefir à jeun, lait fermenté… Il faut aussi utiliser des méthodes visant à refaire la flore digestive d’abord : car elle communique avec la flore vaginale. L’idée est simple : avec les souches de fermentation contenues dans des aliments que vous assimilez = votre corps réagit, et crée ses propres probiotiques 100% adaptés à votre terrain. Ils seront alors plus assimilables que les probiotiques du commerce, et plus efficaces !

Pour les probiotiques en gélules, du commerce, seules sont efficaces les gélules combinant :

  • Différentes souches de Lactobacillus (Lactobacillum ramnosus, Reuteri, Acidophilus, Crispatus…) : les meilleures marques titrent à environ 30 variétés de souches combinées (le vagin en contient lui 50)
  • Au niveau posologie : il faut prendre plus de 10 milliards d ’UFC (c’est-à-dire de souches) par prise (les meilleures marques de gélules, titrent à 85 milliards de souches)

Prenez si possible des gélules combinant probiotiques et prébiotiques. Les pré­biotiques sont des composés nourrissant le probiotique. Ils garantissent que les souches restent viables et se multiplient dans votre corps.

Seconde règle d’or : une flore équilibrée n’est pas une flore “lessivée” !

Il faut aussi, le plus souvent : changer ses habitudes intimes, pour protéger son microbiote vaginal.

Une toilette vaginale à l’eau claire et savon bio doux, sans odeur, avec une intimité réhydratée par de l’huile bio, après la toilette (bourrache, onagre, coco, avocat). Testez pour voir ce qui vous convient le mieux en terme de confort. Ne plus (jamais) faire de douches vaginales, et ne plus utiliser des savons parfumés ni des lubrifiants parfumés ni des lingettes intimes parfumées. Après la toilette : sécher l’intimité uniquement en tamponnant, et avec des serviettes de toilette sans odeurs de lessive rémanentes : qui ont bien bouilli et très bien séché.

Ne plus porter de culottes en synthétique, ni de culottes trop serrées. On optera pour du coton blanc ample uniquement), et idem : ne pas porter de culottes qui conservent des odeurs de lessives chimiques. Ne plus acheter de papier WC, de tampons ou de serviettes blanchies au chlore et avec parfums chimiques ajoutés. Dormir au maximum sans culotte. Et à la maison, s’acheter des pantalons de pyjama amples en coton pouvant se porter sans culotte. Afin de laisser respirer l’intimité au maximum

Ne plus utiliser de préservatifs ni de lubrifiants irritants. Et essayer au maximum de passer au naturel pour sa contraception. Par exemple : préservatifs labellisés RSFU + lubrifiants “faits maison” ne contenant pas d’huile (car elle rend le latex poreux) : exemple : les lubrifiants à base de graines de lin doré bouillies. Si vous avez une contraception hormonale ou un stérilet, ou encore si vous pratiquez la symptothermie (lire seule sa fertilité) : utiliser uniquement en lubrifiant des huiles végétales bio est possible et permet de ne jamais avoir une intimité asséchée.

À très vite ici, sur le Magazine, pour un nouvel article, ou sur Instagram. Et retrouvez tous nos articles dédiés à l’hygiène intime et au soin de la flore juste ici.

Article par Audrey Guillemaud pour Glow Up

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